Pour la première fois je rejoins les membres de la section Creuse de la Fédération des Forestiers privés lors d’une réunion ordinaire, un soir d’automne à Pontarion. Une séance riche en informations qui en dit long sur les enjeux de la forêt dans ce coin de France.
Pontarion ce mercredi 30 octobre 2019. Nous sommes en plein centre de la France, à la nuit tombée. La Mairie nous offre sa grande salle – avec sa table plastifiée. Une douzaine de personnes sont là pour une réunion du Syndicat des forestiers privés en Limousin (section Creuse). Le Président a eu la délicatesse de fixer la date de cette assemblée lors de mes congés dans le pays. Venant des Yvelines, je l’en remercie ! Tour de table : chacun possède des bois, certains ont augmenté leur surface au fil des années, les trois quart ont plus de 60 ans. Tous sont concernés par la sylviculture et l’avenir de leurs forêts. Nous ne sommes que 3 jeunes quarantenaires. D’ailleurs le Président sonne l’alarme. Il voudrait céder sa place. Mais pas de candidat à cette heure. Pourtant il faudrait assurer et assumer la relève. La mission semble vaste tant les sujets sont nombreux et stratégiques pour la filière à l’échelle de la Creuse et de la Nouvelle Aquitaine. Pour info, Fransylva cherche son DG régional, basé à Limoges. Des amateurs ?
A l’ordre du jour de cette réunion, de nombreux sujets et notamment le Plan Particulier de la Creuse avec une proposition, de la part des forestiers, de valoriser le rôle sociétal de la forêt, de valoriser le service environnemental rendu à la collectivité par les forestiers ; la réforme de la taxe foncière qui aurait, si elle était confirmée, un fort impact sur le financement du CNPF ; FiBois Nouvelle Aquitaine, constitué de la fusion de 5 interprofessions, qui a formulé des préconisations dans le cadre du Plan régional Forêt Bois ; la journée forestière organisée par Fransylva en Creuse ; ForInvest avec une jeune entreprise creusoise qui cherche des investisseurs, etc…
La soirée est riche en informations. Les plus avertis alertent sur les risques et les dérives si des mesures ne sont pas prises. De mon côté, je prends des notes, scrupuleusement. S’agissant d’une première , je n’interviens que pour demander des précisions. Des yeux se tournent au moment de suggérer des titulaires ou suppléants lors de réunions de chasseurs où il faut représenter les forestiers. Mes yeux déclinent. Pas assez avertie sur ces sujets bien que directement impactée. L’heure viendra. En attendant je suis aux premières loges des renseignements. Pour bien faire il faudrait que je m’intéresse aussi au monde agricole parallèlement au monde forestier. D’ailleurs Fransylva Creuse est en contact permanent avec la Chambre d’agriculture sur des thèmes comme l’eau ou la chasse par exemple. Nous partageons les mêmes objectifs de préservation de la biodiversité, de gestion durable, de transmission, d’adaptation aux nouvelles conditions climatiques.
A mon retour vers la vie citadine, j’ai l’impression de vivre dans deux mondes séparés qui ne se côtoient jamais, quand bien même les arbres nous entourent et nous permettent de respirer. Le sujet de mon job, centré sur l’électricité et le numérique, me semble à la fois au cœur de nos vies actuelles. Sans élec on est perdu. C’est la panique. Mais sans les arbres, c’est pire, non ? A commenter.
Juliette